Sélectionner une page

Souvent soumise à controverse, cette question est un sujet récurrent et d’actualité. Quand les uns répondent par l’affirmative, les autres disent le contraire. En témoignent les proverbes, citations, chansons et articles contradictoires.

“L’argent ne fait pas tout, mais il vaut mieux pleurer dans une Mercedes que sur un vélo.” – Jim Carrey

Aujourd’hui les méthodes miracles permettant de gagner de l’argent sur internet et celles pour devenir riche rapidement pullulent sur la toile. Et de plus en plus de personnes se demandent comment gagner de l’argent facilement.

Si tant est que l’argent fasse le bonheur, en quelle proportion ? Suffit-il seul au bonheur ? D’ailleurs, qu’est-ce que le bonheur ?

A cette question générale, la réponse serait : oui… mais ! 

Argent et bonheur : définitions

Quand j’ai demandé à différentes personnes de me donner une définition de l’argent, mes interlocuteurs ont répondu de façon unanime et sans hésitation. Mais à la question : “qu’est-ce que le bonheur ?”, les réponses se sont avérées différentes, plus hésitantes, prêtant plus à la réflexion. Si l’on s’accorde sur une définition universelle de l’argent, le bonheur semble être une notion plus subjective, à savoir propre à chacun. 

Qu’est-ce que l’argent ?

Euros, dollars, pognon, pépètes, flouze, thunes, fric, blé… peu importe son appellation, “l’argent” est une notion universelle. Le terme ayant plusieurs sens, on s’attachera sur la définition issue du Larousse : “Toute monnaie métallique ou tout papier-monnaie accepté comme numéraire”. 

Qu’est-ce que le bonheur ?

Le terme “bonheur” tient son étymologie de deux mots latins :

  • bonum” signifiant bon, contraire de quelque chose de mauvais,
  •  “augurum” dont est issu “l’heur”, est définit comme un “présage tiré de l’observation du vol des oiseaux”. Le dictionnaire du Larousse définit l’“heur”, comme “chance”. 

Dans son sens premier, le bonheur ne serait donc autre que le bon augure, le signe favorable, à savoir la chance. On retrouve d’ailleurs le terme “bonheur” dans le mot composé “porte-bonheur”. Trèfle à quatre feuilles, fer à cheval… sont d’ailleurs souvent offerts pour “porter chance”.

Sa signification a évolué au fil du temps pour prendre aujourd’hui la définition “d’état d’esprit d’une personne comblée”.

On peut alors se demander à quoi correspond l’état d’esprit d’une personne comblée ? Est-ce le fait de gagner beaucoup d’argent qui lui apporte cet état de satisfaction ? Le rapport entre argent et bonheur est-il proportionnel ; plus une personne sera riche, plus elle sera heureuse ? L’argent seul fait-il le bonheur ? 

Oui, l’argent fait le bonheur !

Il serait hypocrite et cela serait même un affront envers les personnes les plus pauvres que de dire le contraire. Tout le monde a besoin d’avoir de l’argent. Certaines personnes passent même leur vie à chercher des moyens de s’enrichir. L’homme riche cherche à devenir millionnaire. Le millionnaire veut continuer à s’enrichir et devenir milliardaire. Et les milliardaires se transforment en investisseurs pour devenir les plus riches et détenir les plus grosses fortunes.

“J’estime qu’il n’y a pas de mauvais moment pour investir et innover.” – Jeff Bezos (PDG d’Amazon)

Season 3 Showtime GIF by Our Cartoon President

À quoi sert l’argent ?

Je fais partie de ce que l’on appelle la classe moyenne. Et quand on me parle d’argent, je pense immédiatement à la liberté ou l’indépendance financière. Sans pour autant chercher à tout prix comment devenir riche. Je pense que nous aimerions tous pouvoir gagner plus d’argent. Ne serait-ce que pour se mettre à l’abri et assurer les arrières de nos proches.

Parce que l’argent nous permet plusieurs choses…

Répondre à des besoins…

Disposer d’argent permet de subvenir à certains besoins comme les besoins physiologiques nécessaires à notre survie (comme dormir dans un lit douillet par exemple). Ils ont été définis par le psychologue Abraham Maslow dans la Pyramide des Besoins. On peut ainsi acheter un lit pour dormir confortablement, aller au supermarché du coin ou chez le producteur local pour faire nos courses etc. 

Ces besoins physiologiques assouvis, est-on pour autant “heureux” ?

… et des désirs !

Chaque fin de mois, nous percevons un salaire. Avec ce salaire, on paye les factures de la vie courante : son loyer, son emprunt bancaire, son essence, sa facture de téléphone, d’électricité, d’eau, d’internet etc. Les plus prévoyants d’entre nous essaient d’épargner également pour leurs vieux jours. Et que fait-on de l’argent restant après avoir payé tout cela ? On se fait “plaisir” ! Pour certains, cela peut passer par un voyage, un livre ou un saut en parachute. D’autres préfèreront dépenser des fortunes en shopping le samedi ou dîner dans un bon restaurant. Ce plaisir est d’ordre subjectif. C’est ce qu’on appelle également son “niveau de vie”.

Nous avons tous, des désirs, des souhaits, des envies. Et souvent, faute d’argent, on ne peut pas les assouvir tout de suite. Que faire alors ? On attend d’avoir plus d’argent, on économise et l’on investit enfin pour atteindre notre objectif. N’en apprécions-nous pas plus la valeur et cet instant, où l’on arrive au but ? 

La difficulté à gagner de l’argent nous rend-elle plus heureux ?

Je suis personnellement convaincu que le regard et la valeur que l’on porte aux choses changent en fonction de l’investissement personnel que l’on y met. 

Je vais vous faire une confidence… j’adore les macarons et mon chéri aussi !

Jusqu’à il y a peu, on s’accordait ce plaisir en achetant quelques macarons en pâtisserie (spéciale dédicace à la boutique de Pierre Hermé des Halles à Paris). Période de confinement oblige… j’ai avoué à mon chéri que je savais les faire. Ne pouvant pas aller en pâtisserie il a sauté sur l’occasion et nous en avons fait ensemble. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il fallait plusieurs jours pour les confectionner ! 

60 macarons au citron et 3 jours plus tard vient (enfin !) le moment de la dégustation. De les avoir fait nous-même, d’avoir considéré le temps que nous y avons accordé, chaque étape de patience…il m’a avoué s’être délecté de chaque bouchée ! Je pense qu’à l’avenir il ne regardera plus jamais un macaron de la même façon…

Nos macarons au citron 🙂

Dans “Les Essais”, Montaigne disait : “Il en va ainsi par tout : la difficulté donne prix aux choses.” Je pense qu’il en va de même pour l’argent. Plus on s’implique personnellement pour le gagner, plus on en apprécie la valeur. 

On a tous eu un chèque pour un anniversaire, avec lequel on s’est acheté quelque chose qui nous a fait plaisir. Mais ce n’était rien comparé à la première paye que l’on a reçu. La joie, la fierté, d’avoir gagné de l’argent par soi-même ! N’est-ce pas ?

À une autre échelle, on peut se poser une question. Qui, d’un milliardaire à l’enfance difficile parti de rien, ou d’un milliardaire né dans l’opulence, apprécie le plus ce qu’il a aujourd’hui ? 

La valeur de l’argent

Disposer d’argent à notre guise, semblerait de prime abord être la solution à bien des problématiques. Qui n’a d’ailleurs jamais rêvé de tirer les 6 numéros du Loto en se disant que la vie serait plus facile ? Que l’on serait plus heureux avec quelques zéros supplémentaires sur son compte en banque ?

Utopie ou réalité ? D’ailleurs qu’en est-il vraiment pour ces gagnants du loto ?

Winning Dax Shepard GIF by SpinTheWheel

Les gagnants de la loterie

Dans “La Réponse”, livre écrit par Allan & Barbara Pease, les auteurs illustrent d’après des études, qu’aux Etats-Unis, 7 gagnants à la loterie sur 8, se retrouvent ruinés en l’espace de 7 ans. La moitié d’entre eux sont sur la paille au bout de quatre ans. Cette débâcle financière s’accompagne d’ailleurs souvent de dépression, d’abus d’alcool, de toxicomanie…

Quant au taux de suicide de cette population, il est trois fois supérieur à la moyenne nationale ! Mais pourquoi donc ? Ces “heureux gagnants” changent de vie : quartier plus chic, maison plus grande, voiture plus luxueuse etc. Dans la majorité des cas, leurs nouveaux voisins ont du mal à s’identifier à eux, ce qui ne facilite pas les relations sociales. Quand à leurs anciens amis, ils ne s’identifient plus à eux. En découle une isolation sociale. 

D’après cette même étude, au bout de 3 ans, les gagnants de la loterie sont entre 30 et 40 % plus gros que leurs concitoyens et meurent plus jeunes. 

Le paradoxe de l’abondance

Milliardaire ou pas, on a tous connu ce sentiment de frustration lié à l’impossibilité d’obtenir quelques chose. Cela ne faisait qu’en renforcer l’envie ! Notre mère nous a tous interdit de manger des bonbons ou de jouer à la console de jeux étant petits. Une fois l’interdit levé, on abuse et on se lasse…

En psychologie, cela porte un nom : le paradoxe de l’abondance ! Une fois l’envie satisfaite, il s’avère que le sentiment de frénésie ressenti avant d’obtenir satisfaction laisse place à une sorte de lassitude. L’interdit crée l’envie ! Les pâtissiers l’auraient bien compris et auraient pour habitude de laisser les nouveaux apprentis se gaver les premiers jours jusqu’à ce qu’ils se lassent et s’écoeurent. 

Alors, peut-on être victime de ce sentiment de lassitude après avoir fait fortune ? Y aurait-il un palier à ne pas dépasser ?

Être riche, mais pas trop !

Le bonheur serait bien quantifiable monétairement. Une étude publiée dans Nature relayée dans le HuffPost, illustre l’existence d’un seuil de satiété pour être heureux. Passé ce seuil, on ne se sentirait pas plus heureux, a contrario.

Cette limite diffère selon les pays et les individus, de leur lieu de vie (rural, urbain) et de leur niveau d’éducation. Il s’avère également qu’une personne plus éduquée, aura besoin d’un niveau de revenu plus élevé pour se sentir heureuse.

Les chercheurs se sont appuyés sur un sondage impliquant 1,7 millions de personnes réparties dans 164 pays. Ce sondage a révélé que le niveau de bonheur était directement lié à votre salaire jusqu’à ce que vous gagniez 76 000€/an. En d’autres termes, jusqu’à ce palier de 76 000 €, plus nous gagnons d’argent plus nous sommes heureux.

Les recherches ont également montré qu’au delà de cette somme, le niveau de bonheur n’augmentait plus en fonction du revenu annuel. Au contraire, dans certains cas, plus nous gagnons d’argent et moins nous nous sentons épanouis.

Admettons que tout le monde gagne la même chose ? Serait-on alors heureux ?

Quel montant pour nous rendre heureux ?

L’économiste Lucie Davoine évoque dans, l’“Economie du bonheur”, un sondage réalisé auprès de 150 000 personnes. On leur a demandé s’ils préféraient gagner 100 000 € dans un monde où tout le monde gagne 200 000 €, ou s’ils préféraient gagner 50 000 € dans un monde où tout le monde gagne 25 000 €. 70 % des personnes ont choisi la deuxième solution !

Le prix du bonheur paraît donc être relatif à l’environnement dans lequel nous nous trouvons.

Et si, peu importe le montant, on dépensait différemment notre argent pour être heureux ?

L’argent peut acheter le bonheur

Michael Norton, conférencier et professeur à l’Université d’Harvard, avance dans sa conférence Ted que l’argent peut acheter le bonheur ! 

Et s’il avait raison ? 

Il semblerait que peu importe le montant dont on dispose. Ce qui est vraiment important est la manière dont on dépense notre argent. Plusieurs études menées dans différents pays, ont montré que plus on dépensait de l’argent pour les autres, plus on se sentait heureux et en accord avec soi-même. À méditer…

expensive GIF

L’argent fait peut-être le bonheur, mais…

Des chercheurs ont démontré qu’au dessus d’un certain revenu, les gens se sentiraient moins heureux. Comment cela s’explique-t-il ? Ces personnes, soumises à certains facteurs comme une durée de travail plus importante, plus de stress, de responsabilités… voient leur temps libre fondre comme neige au soleil. Leur vie sociale et familiale en est réduite. En bref, ils ont de l’argent mais sont trop stressés et fatigués pour disposer du peu de temps libre à leur disposition et le dépenser.

Qui serait heureux dans une situation pareille ? 

Une des solutions serait de suivre les conseils de Timothy Ferriss. Entrepreneur américain, il est l’auteur de deux best-sellers dont “La Semaine de 4 heures : travaillez moins, gagnez plus et vivez mieux !”. Il nous apprend sur la base de son expérience de vie, comment nous organiser pour gagner en un mois, le salaire que nous gagnons en une année. Et tout cela en ne travaillant que 4 heures par semaine ! Son but : plus de bon temps, plus d’argent, plus de mobilité, sans attendre la retraite pour en profiter. 

Attendez-vous à avoir envie de changer radicalement de vie après l’avoir lu ! 

Des besoins fondamentaux qui ne s’achètent pas !

Au début de cet article j’évoquais les besoins de la pyramide de Maslow. Votre argent peut vous combler entièrement ou partiellement. Mais qu’en est-il des besoins que l’on ne peut acheter ? 

Le besoin d’appartenance correspond notamment à la nécessité de se sentir intégré à un groupe social. Ce besoin peut être assouvi en faisant partie d’un club de sport ou d’une autre association. Mais ce besoin comprend également les besoins d’amour et d’affection… qui sont gratuits ! Tout comme l’amitié, le temps, le rire… certaines choses n’ont pas de prix car leur valeur est simplement inestimable.

Conclusion

Pour conclure, la réponse à cette question s’illustre parfaitement par un proverbe que tout le monde connaît : “si l’argent ne fait pas le bonheur, il y contribue”. Mais seul, il ne suffit pas. Par conséquent, la clé du bonheur ne serait-elle pas dans l’équilibre ? Un équilibre propre à soi, que chacun se doit de déterminer. 

Dans notre quête du bonheur, n’oublions surtout pas d’apprécier ce que l’on a déjà…

Pin It on Pinterest

Share This